J' ai toujours été fan des plats bien costaux, pour moi c'est un vrai soul food. Une marmite énorme de daube, bourguignon ou Goulasch au milieu de la table, avec les accompagnements autour, et on finit son plat en sauçant avec du bon pain, pour moi c'était du pur bonheur. Du coup quand je suis devenue vegan, j'avoue que ce goût me manquait et le confort qu'il apportait.
Je vous ne dis pas à quel point j'étais heureuse quand j'ai appris comment faire des ragouts aussi succulents avec uniquement des ingrédients végétaux. Pendant ma formation en Allemagne pour Plant Based Chef and Nutrionist on a passé 5 jours à créer des plats qui sont gorgés d'umami. C'est quoi l'umami?? Il n'existe pas de traduction en français mais ça s'approche du "savoureux". C'est un des goûts de base avec le sucré, le salé, l'amère et l'acide, reconnu seulement depuis les années 80. Le mot vient du japonais, c'est le terme scientifique pour décrire le goût des glutamates et des nucléotides. Les glutamates ont une réputation très mauvaise aujourd'hui, car elles sont ajoutées à beaucoup de plats industriels en tant qu'exhausteur de goût. Seulement, c'est une essence qui existe naturellement dans la nature, par exemple dans les pommes de terre (ici en très faible concentration), dans les algues, les champignons et les aliments fermentés. C'est cette substance qui qui déclenche la sécrétion de salive lorsque nous mangeons quelque chose. L'umami donne du corps à un plat, il donne une sensation durable d'un goût qui couvre toute la langue.
En cuisine végétalienne, on ajoute de l'umami aux plats en utilisant des produits fermentés (comme par exemple la sauce soja) et des champignons comme le shiitake, les cèpes ou les trompettes de la mort, ou tout autre champignon qui pousse dans la forêt; et en dorant bien les ingrédients.
Pourquoi je vous raconte tout ça? Parce que l'umami est essentiel pour les ragouts, c'est ce goût là qui fait des ragouts des plats à corps très fort et rond. Pour mon examen fin août j'ai dû créer mon propre menu et j'ai donc choisi la daube. Je l'ai appelée provençale, avant de réaliser qu'en fait toutes les daubes sont provençales... On en apprend tous les jours ! Ma version est avec des olives et la zeste du citron. Le jus d'orange donne un goût fruité mais vous n'allez plus le distinguer à la fin, n'ayez pas peur!
Prenez vraiment le temps de faire revenir les légumes et à les déglacer plusieurs fois, c'est là la réussite de votre plat! Et je vous encourage fortement à vous faire un pot de mélange pour bouillon, lui aussi apportera beaucoup de corps à vos plats et je l'utilise souvent dans mes recettes salées. J'espère que cette daube vous donnera autant de plaisir qu'à moi! Même si on est en plein été... un ragout se mange toujours ;)